[Quartier de la Guillotière. Avenue Félix-Faure]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0204 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Vue prise au carrefour de l'avenue Félix-Faure et du cours Gambetta, au niveau de la place Aristide-Briand.
historique Du prolongement de l'avenue Félix-Faure jusqu'aux quais du Rhône, il ne devrait plus être question. En tout cas, jusqu'au prochain mandat municipal. Le comité d'initiative et de consultation d'arrondissement (CICA) qui s'est déroulé en juin 1991, à la mairie du 7e, a marqué la fin de ce projet dont on parle depuis belle lurette. Depuis les années trente, plus exactement. A cette époque, ce tracé, imaginé par Edouard Herriot, correspond à l'ébauche d'une voie Saint-Etienne-Grenoble. Toujours d'actualité au début des années quatre-vingt, le prolongement de l'avenue Félix-Faure jusqu'à la rue de Marseille disparaît en 1982 avec la publication du plan de référence de La Guillotière. Dans lequel on laisse entendre qu'envisager un tel prolongement équivaudrait à "la destruction complète de la trame urbaine de tout le secteur et à la disparition d'un quartier qui fonctionne encore...". Dans le quartier, on souffle. Depuis cinquante ans, chaque permis de construire, chaque projet de rénovation était bloqué en raison des contraintes d'alignement imposées par l'hypothétique tracé. Feu le projet de prolongement de l'avenue Félix-Faure, qui ne figure même plus dans les plans d'occupation des sols (POS). Il faut attendre l'arrivée de l'équipe Noir à l'Hôtel de Ville et à la CoUrLy, en 1989, son "souci de redessiner les grandes lignes de la cité" et rendre ainsi la ville "plus lisible", pour qu'on remette sur le tapis le projet disparu. Une réactualisation qui provoque un tollé à La Guillotière où les opérations de rénovation n'ont pratiquement pas bougé d'un pouce. Sans parler de la zone d'aménagement concerté autour de la Grande-rue de La Guillotière, âgée de plusieurs années et qui a pris un sacré retard. Cette situation ne plaît pas à plusieurs riverains et associatifs qui manifestent leur "inquiétude sur le devenir de leur quartier". Et leur improbation quant au prolongement de l'avenue Félix-Faure, qui risquerait, selon eux, de "couper le quartier". Il ne devrait pas l'être, d'après Henry Chabert. L'adjoint à l'Urbanisme en a fait la promesse lors du dernier CICA du 7e arrondissement. L'équipe municipale aurait définitivement écarté la solution, contre laquelle les habitants avaient une dent, au profit d'une autre, plus "douce". Un nouveau projet d'aménagement paysager et piéton qui s'organise à partir de la rue Sébastien-Gryphe jusqu'aux quais, du Rhône, via la rue de l'Université. Axe de verdure de 21 mètres de largeur, avec création d'une placette, cette nouvelle solution n'a pas remporté tous les suffrages, dans ce quartier du 7e arrondissement. Où l'on reste résolument prudent. C'est le cas des membres de la toute récente association Qualité de vie et urbanisme à La Guillotière, créée en avril 1991 par une poignée d'habitants du quartier. En froid avec le premier projet, ils sont sur leurs gardes depuis la présentation de la nouvelle solution. "Les arguments de la municipalité en faveur de cet aménagement piétonnier n'ont pas fait tomber la méfiance des habitants, massivement imprégnés par l'esprit de diagonale qu'ils craignent de voir couper le quartier, même dans une perspective plus lointaine", explique Odile Rocher, présidente de l'association. Même son de cloche du côté du comité d'intérêt local Rhône-Guillotière. Pour Henry Descours, cela ne fait plus aucun doute. La nouvelle formule, présentée par l'Agence d'urbanisme de la CoUrLy serait l'ébauche de l'ex-futur prolongement. Un bout de diagonale. "Est-ce que vous connaissez en France une allée piétonne de 21 mètres de largeur qui ne relie rien à rien ?". Quant à la "déclaration" d'Henry Chabert de suspendre les préemptions sur les immeubles non compris dans l'espace réaménagé, ça "n'a pas non plus convaincu les participants lors de la dernière réunion", souligne la présidente de Qualité de vie et urbanisme à La Guillotière. La Ville de Lyon et la CoUrLy ont donc du pain sur la planche pour convaincre les habitants de La Guillotière du bien-fondé du nouvel aménagement envisagé au coeur du quartier. D'autant plus que ces mêmes habitants, particulièrement méfiants depuis l'épisode du prolongement et de ses conséquences cinquantenaires, n'auraient pas digéré "le manque de concertation autour du nouveau projet. Nous ne voulons plus que l'aménagement de notre quartier se fasse sans nous". Source : "La Guillotière joue les prolongations" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 24 juin 1991, p.[5].
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04057.

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